Brosse ou pinceau approprié: travaux déjà à moitié terminés...
Loin dans le temps
L'un des plus anciens outils de l'humanité, la brosse ou 'le pinceau', a fait son apparition des dizaines de milliers d'années avant notre ère. Dans les grottes d'Altamira, dans le nord de l'Espagne, ont été retrouvés des brosses fabriquées à partir d'os creux dans lesquels avaient été insérés des poils d'animaux de différentes longueurs. Ce précurseur primitif de la brosse actuelle était utilisé pour réaliser les peintures rupestres mondialement connues. Les poils d'animaux, en particulier les soies des porcs à poils longs, ont toujours joué un rôle dans la fabrication des brosses et pinceaux. En fait, les soies de porc chinoises ont constitué la principale matière première utilisée jusqu'à récemment. Bien que l'on vende aujourd'hui beaucoup plus de brosses et pinceaux en soies synthétiques, des modèles en soies de porc garnissent encore et toujours la boîte à outils de l'homme de métier.
Merveille de la nature
Le fait que les soies de porc soient devenues la matière première la plus utilisée s'explique par plusieurs propriétés uniques. Les soies de porc sont plus épaisses, plus résistantes et plus élastiques que tous les autres poils d'animaux, ce qui leur confère une grande résistance aux forces mécaniques. À titre d'exemple, une seule soie de porc peut supporter plus de 2 kg sans se rompre. De plus, les soies de porc sont coniques, une propriété indispensable tant pour la fabrication que pour le fonctionnement final de la brosse. Cette conicité signifie que les soies sont plus épaisses à la racine qu'aux extrémités, permettant ainsi à la brosse de retenir la peinture et de la libérer progressivement lors de l'application. La quantité de peinture que peut retenir la brosse sera déterminée par l'épaisseur des soies. Cette caractéristique n'est pas visible à l'œil nu, mais elle joue un rôle important et permet de déterminer la qualité de la brosse ou du pinceau. Autre caractéristique des soies de porc: la pointe fendue ou 'fleur' qui donne sa souplesse au bout de la brosse ou du pinceau, ce qui nous permet de répartir la peinture uniformément sans reprises. Il va de soi que les brosses s'usent avec le temps, mais cela n'affecte pas la qualité: en effet, les soies continuent à se fendre.
Faire cuire les soies
La fabrication d'une brosse nécessite plusieurs étapes de travail. L'une des plus importantes consiste à faire cuire les soies de porc. En examinant les porcs chinois, on remarque rapidement que leurs poils sont naturellement courbés, ce qui, naturellement, les rend inappropriés pour peindre. C'est pourquoi les soies seront cuites avant que le fabricant ne les fixe dans une brosse. Cette cuisson doit durer suffisamment longtemps pour éviter que les soient ne reprennent leur courbure naturelle au contact d'un liquide. C'est également la raison pour laquelle il ne faut jamais plonger brosse en soies de porc neuve dans de l'eau. Même une soie cuite trois fois recommencera à se courber.
Sélection rigoureuse
Toutes les soies ne peuvent pas être transformées en brosse. Seuls les soies longues provenant du dos de l'animal entrent ici en ligne de compte. Les soies provenant d'autres endroits, comme le ventre, seront souvent plus courtes et cassées et ne conviendront donc pas à la fabrication de brosses. L'âge du porc, le climat dans lequel l'animal grandit et la saison de l'année influenceront également la qualité. Plus l'animal sera confronté au froid, plus la soie sera épaisse. Pendant la période froide de l'hiver, le porc aura jusqu'à trois fois plus de poils qu'en été. La soie de porc chinois a la réputation d'être de la meilleure qualité. Il y a deux raisons à cela: tout d'abord, plus de la moitié des porcs du monde vivent en Chine. Mais ce qui est encore plus important, c'est que ces porcs sont élevés en plein air, où ils vivent en paix et en liberté.
Origine = qualité
Naturellement, la Chine est un pays immense et toutes les régions ne bénéficient pas des mêmes conditions climatiques. C'est pourquoi il existe différentes qualités. La province d'où proviennent les soies sera également à l'origine de la qualité concernée. Les meilleures soies, en termes de résistance, d'élasticité et d'épaisseur, proviennent de Chungking et Hankow, sur les hauts-plateaux chinois. Les provinces côtières au climat plus doux produisent les qualités Tsingtao, Tiensin et Shanghai. Prétendre que ces variétés de soies plus douces - elles possèdent également une fleur courte et fine - sont de moindre de qualité trahirait la vérité. Celles-ci s'utilisent tout simplement à d'autres fins.
Blanc, gris et noir
Tout comme l'origine, la couleur forme également une indication. Les soies noires offriront généralement la meilleure qualité. Les soies blanches seront légèrement plus souples, mais suffisamment élastiques et résistantes à l'abrasion. Les soies grises, par contre, sont très solides et résistants à l'abrasion, mais ne sont encore rarement utilisées. On en retrouve seulement ci et là dans les brosses pour radiateurs robustes et les brosses carrées destinée au 'blanchiment'. La qualité, la longueur, la couleur et la 'rareté' des soies détermineront le prix. Les soies de chungking sont plus rares que les autres et donc plus chères. En outre, il y a moins de soies longues disponibles et on trouve sur le marché moins de soies noires que de soies blanches. De plus, les élevages porcins chinois se tournent de plus en plus vers l'engraissement à l'européenne (rapide), ce qui est bon pour le rendement mais moins favorable à la production de soies. N'oublions pas non plus qu'avant de mettre la main sur ce qui semble être une simple brosse, il faut passer par un processus long et laborieux. Qui se répercutera aussi sur le prix final payé par l'homme de métier.
Préparation des soies
Le processus de traitement commence par le nettoyage et la cuissons des soies, suivis d'un tri sur base de la longueur. Les brosses renferment des soies de différentes longueurs. En termes techniques, cette longueur s'exprimée en mm, et est complétée par un certain pourcentage de 'tops'. Cela signifie que dans une brosse portant l'indication '60 mm - 90%', 90% des soies seront de cette longueur et 10% seront plus courtes. Plus le pourcentage est faible, plus la brosse sera bon marché et de moindre qualité. Après avoir trié les soies, on sépare les côtés racine des fleurs, avant de procéder au mélange et à l'emballage des soie. Ensuite seulement commence l'assemblage proprement dit de la brosse ou du pinceau, comme le collage de la garniture (pour exclure la perte de soies) et l'application des douilles métalliques cuivrées ou argentées ainsi que d'un tourbillon de coton fixe. Evidemment, la qualité et l'ergonomie du manche joueront aussi un rôle.
Les 'soies' synthétiques
Ces dernières décennies, nous avons assisté, en partie grâce à la législation plus stricte en matière de COV, à une percée des peintures à base d'eau. Les soies de porc sont cependant creuses et, en raison de leur structure écailleuse, se prêtent beaucoup moins bien à la mise en œuvre de ces peintures. La peinture s’accumule dans la cavité du poil et entre les écailles, ce qui, avec le temps, crée une ‘boule’ dans la brosse. En raison de l'eau présente dans la peinture, les soies ont également davantage tendance à se recourber. Pour éviter ces problèmes, les fabricants ont mis au point des fibres synthétiques spéciales - généralement composées de polyester et de nylon - qui ne présentent pas ces inconvénients. Les fibres polyester, généralement composées de fibres coniques et cylindriques, sont meilleures que le nylon, selon les experts. Une fibre polyester correctement fabriquée assure une absorption élevée de la peinture et la libère de manière contrôlée. Là encore, la fleur (artificielle) joue un rôle en rendant la brosse plus souple en partie supérieure (l'extrémité) et en évitant les reprises ou les lignes. Une brosse synthétique présentera plusieurs avantages par rapport aux soies de porc. La souplesse sera presque identique à celle des soies de porc, mais les fibres empêcheront la peinture de sécher dans le pinceau. La brosse ou le pinceau conservé dans de l'eau après utilisation ne gonflera pas, contrairement aux des brosses en soies de porc.
La brosse appropriée
Le choix de la brosse qu'il sera préférable d'utiliser dépendra de la surface à peindre. Plus la surface sera grande, plus la brosse à utiliser sera grande. Pour les travaux plus précis et plus fins, on optera pour un modèle étroit et rond. Il existe une solution adaptée à chaque type de surface et à chaque type de peinture.
- Brosse plate: la solution 'polyvalente' pour les laques, lasures ou vernis. Convient pour réaliser des lignes sobres et tant pour peindre les escaliers que pour vernir les portes.
- Brosse ronde: pour peindre les surfaces irrégulières (les enduits extérieurs par exemple) et pour les travaux de laquage plus fins. Présentant une surface plus petite, la brosse ronde convient moins pour les grandes surfaces. Pour celles-ci, il sera préférable d'utiliser le rouleau. La brosse ronde s'avère également parfaite pour la finition des encadrements de portes et les fenêtres.
- Brosse pointue (à pointe biseautée): pour des travaux précis sur des surfaces réduites ou des objets complexes. La 'pointe' permettra de peindre facilement le long des bords, de même que les éléments en relief. Cette brosse conviendra aussi pour la finition des bords de plafonds.
- Brosse carrée: la brosse large et rectangulaire à soies longues permet d'absorber une (plus) grande quantité de peinture latex ou acrylique. La solution idéale pour les grandes surfaces présentant fortement texturées et irrégulières. Grâce aux soies longues, la peinture pourra aussi pénétrer correctement dans les pores des briques et des joints.
- Brosse pour radiateur: cette brosse a un long manche présente un coude en partie supérieure pour peindre dans les endroits difficiles d'accès, comme la face intérieure des radiateurs.
- Brosse à vernis: brosse large et plate à soies longues pour peindre rapidement et 'de façon fluide'.
- Pinceau: pour peaufiner les travaux, réaliser les lignes ultra-fines et retoucher les travaux de peinture.
Brosses neuves
Avant de l'utiliser pour la première fois, il sera préférable de passer une brosse neuve sur du papier abrasif. Roulez-la ensuite entre vos mains. Cela permettra d'éliminer les soies libres. Plongez d'abord environ la moitié de la hauteur des soies dans la peinture. Appliquez correctement la peinture puis plongez chaque fois jusqu'à 1/3 de la hauteur des soies dans la peinture et appliquez-la sur la surface à peindre en tournant la brosse entre vos doigts.
Conservation ou lavage
- Vous pourrez conserver temporairement les brosses pour peinture à base d'eau en raclant d'abord l'excédent de peinture sur le bord du seau ou bac à peinture, puis en enveloppant la brosse mouillée dans du film alimentaire ou dans un sachet en plastique. Fermez correctement le sachet avec un bout de ruban adhésif afin d'empêcher l'air extérieur de pénétrer.
- Conservation temporaire des brosses pour peinture à base de solvant: ici aussi, commencez par racler la peinture puis enveloppez la brosse dans une feuille d'aluminium et fermez le tout correctement afin d'empêcher l'air extérieur de pénétrer.
- Lavage des brosses pour peinture à base d'eau: remplissez un gobelet ou un récipient d'eau et rincez la brosse dans l'eau jusqu'à ce qu'elle ne renferme plus de peinture humide.
- Lavage des brosses pour peinture à base de solvant: remplissez un gobelet ou un récipient de White Spirit et rincez la brosse jusqu'à ce qu'elle ne renferme plus de peinture humide. Après le rinçage au White Spirit, vous pourrez continuer à rincer avec du liquide vaisselle et de l'eau.
- Conseil: après un certain temps, les résidus de peinture se déposeront dans le fond du White Spirit. Le White Spirit propre en surface pourra être transvasé et réutilisé.
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