Le secteur de la construction et de l'installation va-t-il rester à la traîne en 2025 ?
Baisse des prix ?
Une étude d'Embuild, à laquelle ont participé 239 entreprises de construction et d'installation, montre que pour 53 % d'entre elles, les carnets de commande se remplissent moins ou beaucoup moins que d'habitude. Pour 12 % d'entre elles, ils sont même presque vides. Pour 61 % des entreprises, le nombre de contacts pour de nouveaux contrats potentiels a diminué depuis ce printemps. Seuls 15 % notent une hausse des contacts. En outre, les perspectives pour les mois à venir restent médiocres. D'ici la fin de l'année, seules 14 % des entreprises du secteur prévoient une amélioration en termes d'activité, de rentabilité, d'emploi et d'investissements : 52 % s'attendent à une stabilisation et 34 % à une détérioration. Pour le premier semestre 2025, seules 18 % des entreprises prévoient une amélioration : 39 % tablent sur une situation stable, 43 % sur une détérioration. Un autre élément vient illustrer la situation économique difficile actuelle : 7 entreprises de construction et d'installation sur 10 craignent de devoir baisser leurs prix, principalement en raison de l'insuffisance des commandes actuelles et pour gagner des parts de marché. Dans un secteur où les marges bénéficiaires sont faibles, cette concurrence par les prix est particulièrement préjudiciable à long terme, tant pour les entreprises de construction que pour les clients.
Analyse macroéconomique
L'année 2025 s'annonce encore difficile pour le secteur de la construction et de l'installation. C'est ce qui ressort également d'une analyse macroéconomique réalisée par Embuild. En 2025, l'ensemble du secteur devrait connaître une baisse d'activité de 0,5 % et la situation sera compliquée pour la plupart des sous-secteurs, comme le montrent les prévisions pour 2025 ci-dessous.
- Construction de nouveaux logements : -1,2 %
- Rénovation de logements : +1 %
- Construction de nouveaux bâtiments : +0,8 %
- Rénovation de bâtiments : -1,9 %
- Génie civil : -2,2 %
- Construction en général: -0,5 %
Logements supplémentaires
"La construction et la rénovation de logements et de bâtiments continueront à se heurter à des difficultés dans les mois à venir", affirme Niko Demeester, PDG d'Embuild, "alors que notre société a au contraire besoin de logements supplémentaires et de tripler au minimum le rythme de rénovation". Autre revers : à partir de 2025, après deux années fastes, les travaux d'infrastructure risquent de chuter à nouveau brutalement. Une situation courante après les élections, mais particulièrement néfaste en ce moment, car nos infrastructures (écoles, hôpitaux, voies navigables, pistes cyclables, etc.) ont besoin d'investissements supplémentaires pour répondre aux besoins actuels et futurs".
Il est temps d'agir
Alors que les nouveaux gouvernements sont en formation, Embuild affirme qu'il est essentiel de prendre des mesures de relance pour résoudre les problèmes sociaux urgents tels que la crise croissante du logement, les embouteillages persistants et le vieillissement de l'infrastructure publique. Le secteur de la construction et de l'installation peut jouer un rôle crucial dans la résolution de ces problèmes, mais il a besoin d'un soutien politique pour y parvenir, malgré les conditions budgétaires difficiles. "Le besoin de logements supplémentaires, de rénovations et d'infrastructures est considérable. Nous appelons donc les prochains gouvernements régionaux et fédéraux à soutenir la demande de logements, de rénovations et d'infrastructures en faisant un meilleur usage de la TVA, des permis, des droits d'enregistrement, des primes, des garanties, des prêts et des budgets d'investissement. C'est indispensable pour répondre à la crise du logement et de la mobilité et cela aura également un impact positif sur les finances de l'Etat. En effet, l'augmentation des activités de construction et de rénovation est également bénéfique pour le Trésor public car elle génère davantage de recettes publiques. Par conséquent, nous demandons que les politiques futures s'appuient à tous les niveaux sur une vision réfléchie du secteur de la construction et de l'immobilier".
Evolution pluriannuelle, construction et installation
2020 : -4,8 %
2021 : +5,9 %
2022 : +1 %
2023 : -0,7 %
2024 : +0,1 %
2025 : -0,5 %