Le nouvel élan et les pièges selon l'IVP
D’ici quelques mois, Hugo Myncke achèvera son mandat à la présidence d’IVP.
“La tradition veut qu’une nouvelle personne reprenne la présidence tous les trois ans et que le vice-président reprenne automatiquement le flambeau. Je ne l’avais pas vraiment réalisé il y a trois ans mais je n’ai pas hésité et j’ai relevé le défi. Et quand je fais quelque chose, je me donne à 100%. Explorer le sens et la pertinence de la fédération a été ma première démarche."
"En Belgique, nous avons un savoir-faire énorme et garder ces connaissances chez nous est extrêmement important. L’impact d’IVP en tant que fédération ne me paraissait pas suffisamment clair et je voulais y remédier. Faire de la fédération un réseau solide, capable de soutenir un projet qui est dans l’intérêt de chaque membre et de l’ensemble du secteur. La fédération devait donc à nouveau fédérer. Avec le soutien des autres membres du conseil, j’ai recruté de nouvelles personnes, dont Nele Plas au poste de directrice d’IVP, afin de développer la vision d’IVP et d’encadrer la progression de la fédération.”
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Le COVID-19 a été une véritable claque. “Mais à postériori aussi une opportunité de mieux harmoniser notre communication. Nous avons dû rebondir rapidement pour survivre. L’IVP a abattu un travail monstre pour démêler et communiquer au secteur l’écheveau d’interdictions, règles, injonctions, changements successifs de la législation, etc. La communication est un des piliers clés d’un bon réseau.
Il n’était plus question de penser en termes de groupes de produits. La structure verticale d’IVP ne fonctionnait plus, nous devions passer à un fonctionnement transversal. Chaque groupe de produits doit faire face aux mêmes défis. Nous en avons fait une approche conjuguée que nous avons appliquée à tous les segments afin de fournir directement les bonnes informations aux personnes concernées. Isabelle Descamps est venue rejoindre les rangs d’IVP en tant que responsable de la communication et en équipe, nous sommes parvenus à transmettre cette vision et à créer un nouvel élan.”
Il reste cependant encore pas mal de pain sur la planche ?
“La planche est devenue trop petite pour tout porter, il nous faut donc établir des priorités. Une des préoccupations majeures est le Green Deal, qui épingle la vision européenne au monde de la finance. L’attribution de crédits est automatiquement liée à la pensée écologique. Or, le rythme imposé par le Green Deal et la quête de la durabilité ne cadre pas avec la réalité. Nous pouvons être fiers de notre patrimoine en termes de savoir-faire et de maîtrise technologique. Mais nous devons pouvoir continuer à innover. Le gouvernement pense uniquement en termes de sanctions, sans donner d'impulsion positive pour encourager l’innovation. Comment progresser alors que nous ne recevons pas un cent pour réaliser des études et nous aligner sur les principes du Green Deal ? Et quid de la problématique des déchets, encore trop facilement reléguée au second plan ? Il y a beaucoup d’éléments qui sont loin d’être clairs.”
Avenir vacillant
À quoi s’ajoute encore le problème de la pénurie de matières premières liée au COVID.
“Et l’augmentation des prix qui va avec. Ce n’est en rien opportuniste, nous ne pouvons réellement rien y faire. Soit les matières premières sont manquantes, soit il faut les acheter aux enchères. Les entreprises ont envie de passer leur production à la vitesse supérieure mais le manque de personnel et le retard dans la livraison des machines les en empêchent. C’est un autre paramètre qui accentue aussi la pression sur les prix et sur lequel nous n’avons aucune prise. Idem pour la problématique de l’énergie. Malgré la flambée des prix, nous ne pouvons pas nous passer de cette énergie. Et c’est en Belgique que les augmentations sont les plus élevées, dépassant largement celles des pays voisins."
"Nous sommes en train de ruiner notre propre compétitivité ! De fragiliser notre force intellectuelle et notre avancement. Devons-nous nous tourner vers d’autres pays parce que la production y est (bien) moins chère et/ou parce qu’ils appliquent le Green Deal avec moins de zèle ? Pourquoi la Belgique doit-elle toujours jouer les premiers de classe au point de mettre en péril notre propre progrès ? Les exigences ultra strictes de durabilité nous éloignent de l'objectif premier. Cela vaut pour la Belgique mais l’Europe aussi doit faire preuve de prudence car nous sommes en train de perdre notre position sur le marché mondial."
"Mais en tant que fédération, nous sommes bien décidés à agir. Nous naviguons toutes voiles dehors, l’équipage est sur le pont et bien entraîné. Nous avons l’énergie et la volonté pour continuer à avancer.”
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